Comm. de Presse Je 10.09.08

« Im full of Byars ». James Lee Byars - Un Hommage

Fantastique prophète de l'art contemporain

James Lee Byars (1932 Détroit - 1997 Le Caire) fut l'une des personnalités artistiques les plus exceptionnelles du XXe siècle. Le Musée des Beaux-Arts de Berne dédie à l'Américain une vaste exposition. Sont à voir des sculptures, des objets, des travaux sur papier ainsi que des documents cinématographiques de ses performances. Les œuvres de Byars n'ont jusqu'à aujourd'hui perdu ni leur mystère, ni leur poésie.

James Lee Byars aimait le fugace, l'éphémère et l'imaginaire. Ainsi, ses performances et ses actions étaient souvent de courte durée. Toujours très bien vêtu d'un costume noir ou doré, Byars savait envouter le public. Il avait de même un flair pour les matériaux beaux, durs et brillants comme le grès, le marbre, le verre ou l'or qu'il employait pour ses sculptures et ses objets. Byars était constamment à la recherche de perfection (The Perfect figure dans de nombreux titres) et de spiritualité.

Une œuvre d'art totale particulière
Byars vivait dans son propre monde avec ses propres lois, et ce de manière conséquente. Il se considérait comme un marginal autonome et refusait le conventionnel. Ses idées pour des projets mégalomanes n'avaient pour ainsi dire aucune limites : il souhaitait appareiller le Museum of Modern Art avec des ailes gonflables ou coudre une robe pour 500 personnes. De manière obsessionnel, James Lee Byars écrivait à des amis et des connaissances des lettres faites de toutes sortes de papier. Ces lettres et messages - rédigés avec une écriture qui empêche toute confusion quant à son auteur, ornés de poussière d'or ou contenants des questions d'ordre philosophique - constituent d'authentique œuvres d'art poétiques. Les documents cinématographiques des performances de Byars qui sont réunis dans cette exposition, dont une partie est montrée pour la première fois, témoignent de la bizarrerie et de la particularité de l'artiste. Son travail et sa vie sont inséparables et forment une œuvre d'art totale.

Un Américain à Berne
James Lee Byars vivait alternativement en Amérique, au Japon et en Europe, et il entretint une relation particulière avec la ville de Berne. Ses liens avec Harald Szeemann, qui l'avait invité à la documenta 5, l'ont amené à partir de 1972 à séjourner souvent à Berne pour de longues périodes. A partir de 1975, Byars fi t partie de la programmation de la galerie de Toni Gerber, et il s'ensuivit en 1978 une grande exposition à la Kunsthalle de Berne. Dans les années septante et huitante, Byars se produisit aussi plusieurs fois devant le public au Musée des Beaux-Arts de Berne pour des performances. Berne était pour James Lee Byars un lieu important et un point de départ pour des performances et des expositions dans toute l'Europe. Le Musée des Beaux-Arts de Berne possède la plus grande collection d'œuvres de Byars, et ce grâce aux donations du mécène Toni Gerber (galeriste longtemps fidèle à Byars), mais aussi grâce à des achats ainsi que des acquisitions de la Margrit Rupf-Stiftung. L'exposition propose donc une vue d'ensemble sur l'œuvre de cet artiste, qui était à la fois un dandy, un magicien et un prophète.

Prochaines étapes de l'exposition
Milton Keynes Gallery, London (4.4.- 21.6.2009), Museum of Contemporary Art Detroit (Sept. - Déc. 2009)